Err

Pourquoi est-il impossible d'éteindre une inflammation sans oméga-3 ?




Nous avons interrogé Marion, naturopathe chez Holonage.


Pourriez-vous nous rappeler ce qu’est l’inflammation?
L’inflammation est un mécanisme de défense naturel; c’est une phase indispensable de la lutte contre les infections et la réparation des tissus endommagés.



Comment le corps rentre-t-il en inflammation?
Lorsque l'inflammation est nécessaire (à la suite d'une lésion, d'une agression...), l’organisme produit en premier lieu des messagers qui vont initier cette inflammation. On parle de messagers pro-inflammatoires.

Puis, lorsqu’il est temps de résorber cette inflammation, des messagers anti-inflammatoires entrent en jeu.

On peut parler de dialogue entre ces médiateurs pro et anti. Notons ici la nécessité d'en avoir en quantité suffisante. Si trop de pro et manque d'anti, un déséquilibre peut s'installer.



Qui sont ces messagers ?
Il s’agit de molécules qui regroupent les prostaglandines, les leucotriènes, les thromboxanes, les résolvines, les protectines, … on en compte plus d’une centaine. 

En plus des phénomènes inflammatoires, ces messagers (ou médiateurs lipidiques) gèrent un très grand nombre de réactions physiologiques: vasoconstriction – vasodilatation / communication entre les cellules / production d’ enzymes etc….




Comment les produisons-nous ?
Ces messagers sont produits uniquement à partir de lipides. Plus précisément à partir de certains lipides :  les acides gras* polyinsaturés oméga-3 et oméga-6.

* Pour rappel = un acide gras est l’unité de base de la famille des lipides. Ils représentent une très grande partie des lipides.




On note aujourd'hui une carence importante en oméga-3 pour une grande partie de la population. Que se passe-t-il en cas d’inflammation ?

C’est la question centrale !
Revenons à l’inflammation: grâce à vos oméga-6, vous allez produire en majorité des messagers pro-inflammatoires. Ca y est, vous êtes en inflammation. Mais au moment où il faut résorber cette inflammation, vous aurez besoin de messagers anti-inflammatoires, majoritairement issus des oméga-3.

Si vous n’avez pas assez d’oméga-3, vous ne pourrez éteindre naturellement l’incendie et resterez en situation inflammatoire. On parlera de situation inflammatoire chronique.




Sommes-nous si carencés en oméga-3 ?
Oui ! aujourd’hui en France, on consomme en moyenne 10 à 15 oméga-6 pour 1 seul oméga-3. Les autorités de santé préconisent de ne pas dépasser 4 oméga-6 pour 1 oméga-3. La situation idéale étant 1 oméga-6 pour 1 oméga-3. Il faut donc veuiller à une juste répartition des lipides dans notre alimentation.

Ce fort déséquilibre contribue à l’explosion des inflammations chroniques.



En quoi l’inflammation s’avère néfaste et peut conduire à des pathologies plus graves ? 
L’inflammation chronique est au centre de nombreuses pathologies : 

  •     osseuses (arthrite), 
  •     cardiovasculaires (athérome, thrombose, myocardites), 
  •     neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson), 
  •     auto-immunes, 
  •     asthme, etc. 
  •     Par ailleurs, il a été démontré qu’une inflammation à bas bruit, si elle est permanente, augmente le risque de développer un cancer.

Concrètement, quels sont nos besoins ?
Chaque jour, nous avons besoin de 2 g d'oméga-3 d'origine végétale (ce que contient une cuill. à soupe d'Holonage) + 250 mg d'EPA et 250 mg de DHA (oméga-3 d'origine animale). Pour ces derniers je conseille 2 boîtes de sardines par semaine. Vous avez sinon les oeufs Bleu-Blanc-Coeur (et autres produits ce ce label).


Pour aller plus loin


L'Article ci-dessous est extrait des écrits du Collectif LaNutrition.fr- Journalistes scientifiques et diététiciennes :

Les inflammations chroniques sont souvent dues à un excès de zèle du système immunitaire, qui active des globules blancs en trop grande quantité. Ce recrutement se fait par l’intermédiaire du leucotriène B4 (LTB4), issu de la transformation des acides gras oméga-6. Lorsque vous consommez suffisammentd’oméga-3, ceux-ci sont convertis en une autre substance, le leucotriène B5(LTB5), qui est trente fois moins puissant pour attirer les globules blancs. Les oméga-3 bloquent également l’inflammation d’une autre manière : en ordonnant aux gènes de produire moins de cytokines pro-inflammatoires comme les interleukines 1 et 6.

Or, on sait aujourd’hui qu’il existe une composante inflammatoire dans la quasi-totalité des maladies chroniques. La découverte la plus surprenante concerne l’obésité. Les personnes en surpoids présentent des valeurs élevées de marqueurs de l’inflammation. Ce qui fait dire au Dr Fernandez-Real (Hôpital de Gérone, Espagne) que « l’obésité apparaît de plus en plus comme une maladie inflammatoire d’origine alimentaire.» 

La résistance à l’insuline, qui conduit au diabète et qui est fréquemment associée à l’obésité, est, elle aussi, de plus en plus considérée comme une maladie inflammatoire.
Les oméga-3 aident à réduire les douleurs articulaires (issues d’une inflammation) en diminuant la production de cytokines pro-inflammatoires en communiquant aux gènes responsables d'en produire moins.


L’inflammation est également une caractéristique des infarctus et des insuffisances coronariennes. Elle est multi-causale, mais il semble que chez les victimes d’un infarctus, il y ait une réaction inflammatoire démesurée et diffuse qui joue un rôle central dans la maladie en activant des cellules inflammatoires comme les neutrophiles, les monocytes et les macrophages.

L’inflammation chronique est de surcroît considérée par les chercheurs comme un facteur qui peut conduire au cancer. En général, plus l’inflammation se prolonge, plus le risque de cancer s’élève. Ces inflammations peuvent être déclenchées par des virus, des bactéries, des parasites, des agents chimiques irritants, des particules indigestes. Ils provoquent la libération de médiateurs inflammatoires comme les cytokines, les radicaux libres et les eicosanoïdes de la famille oméga-6. 

Côté cerveau, plusieurs études ont trouvé que les personnes qui souffrent de dépression ont des niveaux élevés de cytokines pro-inflammatoires comme l’IL-6. Enfin, les seniors en bonne santé dont les taux d’IL-6 augmentent le plus sont aussi ceux dont la mémoire baisse le plus, comme l’a confirmé une étude publiée en 2003 dans le journal Neurology. 

Les médiateurs 
Les résolvines & protectines : il s'agit de médiateurs spécialisés pro-résolution (SPM). Ils stimulent les mécanismes de résolution de la phase de résolution de l'inflammation. Ils réduisent ainsi la production des médiateurs de l'inflammation* et inhibent la migration des leucocytes vers le site de la réaction inflammatoire. à noter = La prise d'aspirine favorise la synthèse des résolvines. * en particulier Interleukine-1, TNF alpha,chimiokines pro-inflammatoires

Les prostaglandines, leucotriènes, thromboxanes : ces molécules sont des messagers activant OU tempérant l’inflammation selon l'acide gras d'origine. Ils forment la famille des écosanoïdes.  

Rédigé le  28 juillet 2025 10:20  -  Lien permanent

Commentaires

Aucun commentaire pour cet article.

Laisser un commentaire

Les commentaires sont modérés. Ils n'apparaitront pas tant que l'auteur ne les aura pas approuvés.
Le nom et l'adresse email sont obligatoires. L'adresse email ne sera pas affichée avec le commentaire.
Votre commentaire
Votre nom *
Votre Email *
URL de votre site