Les oméga-3 vus par le Dr. Michel de Lorgeril

• Pourquoi "magique" : "magique" car nous découvrons chaque jour de nouvelles applications médicales du concept de "déficience et carence en oméga-3" qui semble caractériser les populations occidentales (de la cardiologie à la psychiatrie en passant par la néonatalogie, la cancérologie et la diabétologie). Ce qui émerge aujourd'hui, en voyant la largeur du spectre (unique en médecine) des pathologies initiées ou favorisées par cette simple déficience nutritionnelle, c'est l'idée que nous avons en toute naïveté profondément modifié notre environnement au cours des dernières décennies et que nous commençons seulement à en mesurer les conséquences pour notre santé.

• "Des cellules plus efficaces"  : La concentration en acide gras oméga-3 des membranes cellulaires - notamment cardiaques et cérébrales - conditionne le bon fonctionnement de ces organes et leur résistance à certaines situations de stress.
  

• Un point très important et encore mal connu y compris des chercheurs est que tous les acides gras oméga3 sont protecteurs, ceux d'origine végétale (ALA) comme ceux d’origine marine (EPA, DHA).

Le consensus actuel est que nous devrions consommer au moins 2 g d'ALA par jour (ALA = acide gras oméga-3 d'origine végétale) pour obtenir une protection significative.

• Michel de Lorgeril mentionne 3 études scientifiques majeures conduites autour des oméga-3 : l'étude DART (1989), l'édude de LYON (1994), l'étude GISSI (1999-2002).
  

L'étude de Lyon analyse le régime dit méditerranéen enrichi en oméga-3 d'origine végétale :
Si le but principal de l'essai était de tester une diète méditerranéenne globale, les analyses conduites pour savoir à quels nutriments on devait la protection observée dans l'étude de LYON montrèrent que les oméga-3, notamment l'ALA et le DHA, étaient les premiers facteurs protecteurs (NB = cardiovasculaires).

• Cela suggérait qu'une supplémentation comportant de l'ALA avait des propriétés cliniques différentes d'une supplémentation exclusivement en EPA + DHA, les principaux acides gras oméga-3 des poissons gras. En fait, en donnant de l'ALA, on cumule les propriétés de l'ALA et de l'EPA puisque celui-ci est synthétisé dans nos cellules à partir de l'ALA.
  
• l'ALA agit non seulement comme l'EPA mais il agit aussi beaucoup comme un anti-oméga-6.
• Une forte consommation d'ALA ayant le double avantage d'augmenter les concentrations en EPA et de diminuer celles en AA (Acide Arachidonique = acide gras oméga-6), on entrevoit une piste dans laquelle l'ALA peut s'avérer un puissant agent protecteur vasculaire.

• Oméga-3 et cancer : Parce qu'ils sont les constituants membranaires de toutes les cellules et par leurs propriétés à la fois anti-prolifération et anti-dissémination, on peut sans risque affirmer qu'une consommation adéquate d'oméga-3 contribue à diminuer le risque de cancer alors qu'une forte consommation d'oméga-6 augmente ce risque.

• Les oméga-3 dans les maladies inflammatoires : nos défenses immunitaires se trompent quelque fois de cible. Elles attaquent (...) des cellules saines et sont la cause de maladies parfois sévères. Ce sont les maladies auto-immunes comme par exemple l'arthrite rhumatoïde. Dans d'autres circonstances, la réaction du système immunitaire est exagérée par rapport à l'agression (par exemple en réponse à des allergènes dans notre environnement). et nous en subissons les conséquences sous forme de maladies parfois très gênantes (eczéma) voir dangereuses (l'asthme). (...) cette inadaptation de la réponse immunitaire et inflammatoire peut être considérée comme une maladie en elle-même et de nombreux chercheurs pensent qu'un déficit en oméga-3 (...) contribue à ces maladies inflammatoires.
  
• Des articulations douloureuses : Pour de nombreux chercheurs, l'acide arachidonique, le principal oméga-6 est responsable en grande partie des syndromes inflammatoires articulaires. (...) Le principal rival de l'AA est l'EPA, mais les autres oméga-3 (surtout l'ALA) peuvent se transformer en EPA et sont donc aussi très utiles pour gêner le métabolisme de l'AA.

L'ouvrage pointe ensuite des pathologies spécifiques. A noter : certaines nécessitent une consommation de DHA que, passés un certain âge, nous avons du mal à synthétiser. Une consommation en petits poissons gras est fortement conseillée !